Disques

Le roi des pianistes !

Très peu de musiciens classiques ont atteint la gloire universelle. Vladimir Horowitz est de ceux-là. Pianiste qualifié parfois d’ « hyper-virtuose », ce natif de Berditchev, en Ukraine, traversa le XXème siècle tel un météore. Il connut néanmoins plusieurs retraites, que l’on qualifierait plutôt aujourd’hui de périodes sabbatiques. Chacun de ses retours résonna comme un événement dans le monde du piano. La légende n’a jamais connu d’éclipse. Voici une parution discographique qui couvre la période probablement la plus féconde, la plus flamboyante de sa production discographique.

Vladimir Horowitz vécut une carrière en pointillé. Il se retira en effet de la scène une première fois en 1936 (à l’âge de 33 ans !). Ayant repris ses activités en 1939, il cessa de nouveau de paraître en public entre 1953 et 1965. Puis une troisième fois entre 1969 et 1974 et encore une quatrième entre 1983 et 1985. Il mourut chez lui, à New York, le 5 novembre 1989, d’une crise cardiaque. Il est inhumé à Milan dans le tombeau de famille d’Arturo Toscanini, dont il avait épousé la fille Wanda.

Celui que Clara Haskil surnommait « Satan au clavier » possédait à l’évidence une technique pianistique, une virtuosité exceptionnelles. Mais ses qualités de coloriste, son tempérament de feu, ses visions musicales dépassent largement sa réputation réductrice de « broyeur d’ivoire ». La célèbre boutade de Vladimir Horowitz : « Il y a trois sortes de pianistes : les juifs, les homosexuels et les mauvais » le classait évidemment dans les « bons », puisqu’il était à la fois juif et homosexuel !

Les gravures réunies dans ce coffret de réédition de 3 CDs, qui étaient déjà parues jadis sous l’étiquette EMI, datent donc de la période la plus épanouie du pianiste. Entre 1930 et 1951, Horowitz enregistra un répertoire très vaste qui va de Bach (il est vrai revu par Busoni) à Poulenc et Prokofiev, en passant, bien sûr par ses compositeurs fétiches, Chopin, Liszt, Schumann. Assez peu intéressé par les périodes baroque et classique, il a pourtant abordé épisodiquement Joseph Haydn et assez fréquemment Domenico Scarlatti.

Il faut écouter la passion qui émane notamment de ses interprétations des Etudes et Mazurkas de Frédéric Chopin, de Funérailles et de la Sonate en si mineur de Franz Liszt. L’un des sommets de cette parution est l’enregistrement qu’il réalisa en 1930 avec le London Symphony Orchestra dirigé par Albert Coates du 3ème concerto de Rachmaninov, une prestation qui donne le frisson. Dans le fameux Prélude en sol mineur du même Rachmaninov les limites du possible sont carrément franchies pour atteindre une véritable folie digitale !

A noter une petite erreur d’étiquetage concernant l’extrait de la Sonate n° 2 de Chopin. Il ne s’agit pas de la Marche Funèbre, comme cela est indiqué, mais du premier mouvement que l’on entend sous les doigts d’Horowitz. Paraissant à l’occasion du 25ème anniversaire de sa disparition, ce coffret à tout petit prix rassemble donc l’intégralité des enregistrements qu’il a réalisés pour HMV (His Master’s Voice).

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