Disques

Haydn sacré par L’Orchestre de Chambre de Toulouse

Commandée à Joseph Haydn en 1786, la partition sacrée Die sieben letzten Worte unseres Erlösers am Kreuze (Les Sept Dernières Paroles du Christ en Croix), connut de multiples orchestrations de la part de son compositeur. L’Orchestre de Chambre de Toulouse, dirigé par Gilles Colliard aborde ici, avec conviction et dramatisme, la version pour orchestre à cordes.
Cette œuvre magistrale fut d’abord écrite pour orchestre (Catalogue Hoboken XX-01), puis réécrite pour quatuor à cordes (l’opus 51) en 1786-1787 (Catalogue Hoboken XX-02). Une réduction pour clavier en a été faite avec l’approbation de Joseph Haydn (Catalogue Hoboken XX-03), enfin elle fut reprise par le compositeur sous forme d’oratorio (pour quatre voix solistes, chœur mixte et orchestre) en 1795-1796 (Catalogue Hoboken XX-04).

La version la plus fréquemment exécutée de nos jours reste celle pour quatuor à cordes.
La partition originale fut l’objet d’une commande pour l’office du Vendredi Saint 1786 célébré dans l’église Santa Cueva de Cadix en Espagne.
Il s’agit là de l’une des premières commandes au compositeur provenant de l’étranger. Haydn encadre les sept mouvements correspondant aux sept paroles sacrées par une introduction et un finale, le Terremoto ou tremblement de terre. La création eut lieu à l’église de Santa Cueva de Cadix l’année suivante, puis toujours en 1787 à Vienne en Autriche.

Dès les premières mesures de l’Introduction, les musiciens toulousains s’emparent de l’œuvre avec une conviction irrépressible, parfois même avec révolte. Les contrastes sont avivés, les phrasés acérés, accompagnés par une grande économie de vibrato. Chaque parole reçoit son interprétation propre. La pulsation, comme un battement de cœur, accompagne chaque intervention. A la tendresse touchante de « En vérité, je te le dis, tu seras avec moi dans le Paradis » ainsi que celle de « Femme, voici ton fils, puis, Voici ta mère » correspond l’étrange ballade imprégnée d’angoisse de « J’ai soif ». L’ultime parole « Père, entre tes mains je remets mon âme » traduit ici une sorte d’acceptation, de sérénité même. Elle s’achève sur un pizzicato murmuré. Le Terremoto conclut l’œuvre dans un impressionnant vertige, imprégné de drame et de révolte.

Voici une interprétation convaincante à la fois par sa vitalité et la tragédie qui la sous-tend.

Partager

L’hommage fervent à M. K. Čiurlionis
Le vendredi 28 novembre à l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines, un concert exceptionnel a été dédié à Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, compositeur et peintre emblématique de la culture lituanienne.
Le grand concert pour les étudiants : un triomphe !
Le 27 novembre 2025 s’est déroulé le concert annuel à l’attention des étudiants, une tradition désormais bien ancrée dans la saison de l’Orchestre national du Capitole.
La 10ème édition du festival Musique au Palais
L’association « Musique au Palais » invite les mélomanes à assister à un nouveau week-end musical dans le cadre exceptionnel d’un lieu magique, le fameux Palais Niel.
Münchner Philharmoniker, Tugan Sokhiev, Arthur et Lucas Jussen L’apothéose
Le lundi 24 novembre 2025, la saison des Grands Interprètes recevait pour la première fois l’une des plus prestigieuses phalanges symphoniques d’Europe, sous la direction de Tugan Sokhiev.
Dialogue franco-américain
Le jeudi 4 décembre prochain, le chef américain Ryan Bancroft retrouve l’Orchestre national du Capitole en compagnie du grand violoniste français Renaud Capuçon dans un programme musical plein de surprises et de contrastes. La musique de Maurice Ravel, dont on célèbre cette année les 150 ans de la naissance,
Grand duo schubertien
Deux pianistes au sommet de leur accomplissement mettent leurs talents en commun pour un voyage au sein du sublime répertoire pour clavier de Franz Schubert.