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William Christie, le plus français des musiciens américains

Le 3 octobre, l’une des plus prestigieuses formations de musique baroque fait escale à Toulouse. L’ensemble instrumental et vocal Les Arts Florissants est en effet l’invité de la saison des Grands Interprètes. Accompagné de chanteurs solistes, il sera placé sous la direction de son fondateur, le claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et pédagogue William Christie. Le programme de la soirée est entièrement consacré au compositeur emblématique du grand siècle, Marc-Antoine Charpentier.

William Christie entouré des membres de son ensemble Les Arts Florissants

– Photo Philippe Matsas –

Formé à Harvard et à Yale, installé en France depuis 1971, William Christie est l’un des pionniers de la redécouverte de la musique baroque, et plus spécialement, de la musique baroque française. Il a ainsi révélé à un large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Sa carrière a pris un tournant décisif quand il a fondé en 1979 Les Arts Florissants, ensemble instrumental et vocal baptisé d’après l’opéra éponyme de Charpentier. À la tête de cet ensemble, William Christie a imposé, au concert et sur les scènes d’opéra, une griffe très personnelle de musicien et d’homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors négligé ou oublié. C’est en 1987 qu’il a connu une véritable consécration publique avec la création d’Atys de Lully à l’Opéra Comique, production qui a ensuite triomphé sur de nombreuses scènes internationales.

Sa prédilection pour le baroque français ne s’est jamais démentie. De Charpentier à Rameau, en passant par Couperin, Campra ou Montéclair, il est le maître de la tragédie-lyrique comme de l’opéra-ballet, du motet français comme de la musique de cour. Mais son attachement à la musique française ne l’empêche pas d’explorer d’autres répertoires européens : nombre de ses interprétations de la musique italienne ont fait date, notamment celle de Monteverdi, et il aborde avec autant de bonheur Purcell que Mozart et Haydn.

Consacrer sa visite toulousaine à Charpentier sonne comme un retour aux sources de son répertoire favori. Né en 1643 à Paris, Marc-Antoine Charpentier, est né une seconde fois pour le grand public, en 1953, pour son Te Deum dont l’introduction est devenue l’indicatif de l’Eurovision puis de diverses manifestations européennes… Après son voyage à Rome, il essaie de se faire une place dans les cercles de la Cour, malgré toutes les difficultés que le tyrannique Jean-Baptiste Lully a pu lui faire subir. La mort du célèbre surintendant de la musique lui a enfin permis de s’épanouir davantage. Après le relatif échec de son opéra Médée, il se consacrera essentiellement à la musique sacrée. Les trois œuvres inscrites au programme du concert toulousain appartiennent à cette riche production. Deux oratorios, Cécile vierge et martyre, H. 413, et Le Fils prodigue, H. 399, encadreront le Motet pour les trépassés H. 311. Pas moins de huit solistes vocaux participeront à cette soirée Charpentier. Il s’agit de Rachel Redmond, dessus, Reinoud Van Melechen, haute-contre, Violaine Lucas, dessus, Elodie Fonnard, dessus, Benjamin Alunni, taille, Virginie Thomas, dessus, Thibaut Lenaerts, taille, Pierre Bessière, basse.

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