Le 19 octobre prochain, l’Orchestre national du Capitole retrouve le grand chef allemand Frank Beermann qui l’a dirigé à de nombreuses reprises aussi bien à l’opéra qu’au concert. Le très attachant pianiste toulousain Adam Laloum participe à cette soirée particulièrement attendue.
Le chef d’orchestre allemand Frank Beermann est rapidement devenu l’un des grands habitués de la fosse de l’Opéra national du Capitole. D’un Parsifal qui a fait date en 2020, à une Elektra et une Flûte enchantée qui ont ébloui le public toulousain en 2021, le chef lyrique s’est magistralement imposé en 2024 avec La Femme sans ombre. De 2007 à 2016, Frank Beermann a été Generalmusikdirektor du Théâtre de Chemnitz et chef principal de la Robert-Schumann-Philharmonie. Au cours des dernières années, il a dirigé des cycles complets d’œuvres symphoniques de Beethoven, Brahms, Schubert, Schumann, Mahler et Richard Strauss, ainsi que l’intégrale des concertos pour piano de Mozart. Il travaille actuellement à l’intégrale des symphonies de Mozart dans une nouvelle série de concerts, dont les représentations s’étalent sur plusieurs années. Il se consacre intensément aux grandes œuvres symphoniques d’Anton Bruckner. Le 19 octobre prochain, il présente à Toulouse un programme associant justement Mozart et Bruckner, renouvelant un voisinage musical qu’il avait déjà dirigé en avril 2022.
Le soliste de la soirée, Adam Laloum, a commencé ses études de piano à l’âge de dix ans puis au conservatoire de Toulouse avant d’intégrer la classe de Michel Béroff au CNSMD de Paris. Il s’est perfectionné au CNSMD de Lyon dans la classe de Géry Moutier et a rejoint ensuite la classe hambourgeoise d’Evgeni Koroliov. Considéré comme l’un des plus grands talents de sa génération, Adam Laloum a bénéficié d’une reconnaissance internationale en remportant en 2009 le premier prix du Concours Clara Haskil. En 2017, il a été nommé « Instrumentiste de l’année » aux Victoires de la musique. Adam Laloum se produit avec des orchestres prestigieux et donne des récitals dans les plus grandes salles de la planète. Il a réalisé plusieurs enregistrements d’œuvres de Brahms, Schumann et Schubert qui lui ont valu des récompenses importantes comme des Diapasons d’or ou encore le grand prix de l’Académie Charles Cros. Pianiste sensible et profond musicien, Adam Laloum possède des qualités techniques, indéniables, qui ne l’entraînent jamais vers la démonstration virtuose pour elle-même. Elles lui ouvrent simplement la voie vers la communication avec l’auditeur. Il sera à Toulouse le soliste du Concerto n° 24 en do mineur K. 491, de Mozart. C’est avec cette partition qu’il avait remporté le prestigieux concours Clara Haskil en 2009.
Achevé le 24 mars 1786 à Vienne, trois semaines après le 23ème concerto pour piano K.488, ce 24ème concerto auquel il est associé dans l’esprit de son auteur, possède une couleur générale dramatique qui « exprime les épreuves et les combats que doit affronter l’homme pour maîtriser cette vie et lui donner un sens » ainsi que l’indiquent Jean et Brigitte Massin.
Après avoir accompagné Adam Laloum dans ce concerto de Mozart, Frank Beermann dirigera la monumentale Symphonie n°4 en mi bémol majeur, intitulée « Romantique », composée par Anton Bruckner autour de 1874. Toujours insatisfait, le compositeur a remanié cette partition à plusieurs reprises (nouveau Scherzo, nouveau Finale en 1880). Elle a été créée à plusieurs stades de sa révision. La première exécution locale à Munich a eu lieu le 10 décembre 1890. Bruckner y exprime sa croyance avec une ferveur sincère.
Serge Chauzy
Informations : https://onct.toulouse.fr/agenda/frank-beermann-adam-laloum/
