La Maîtrise de Toulouse : procession d'entrée - Photo Classictoulouse -

A l’occasion du lancement de son septième album CD, la Maîtrise de Toulouse organisait, le 2 décembre dernier à l’auditorium Saint-Pierre des Cuisines, un concert de promotion particulièrement suivi. Une foule impressionnante a eu du mal à trouver sa place sur les gradins de l’auditorium, plein à craquer !

Rappelons que la Maîtrise de Toulouse, créée en 2006 au sein du Conservatoire de Toulouse et dirigée depuis par Mark Opstad, est la première structure maîtrisienne du sud-ouest de la France. La qualité exceptionnelle que cet ensemble vocal a rapidement atteinte lui a permis de recevoir le prestigieux 27ème Prix Liliane Bettencourt pour le Chant Choral – édition spéciale maîtrises et chœurs d’enfants. Cet ensemble vocal d’exception dispense aux enfants une formation musicale de haut niveau, tout en leur offrant une expérience de vie intensément humaine. Composée d’une cinquantaine d’enfants et de jeunes, elle constitue un ensemble vocal artistique d’excellence dirigé par le chef britannique, expert en la matière, Mark Opstad.

Lors de chacune de ses apparitions, la Maîtrise manifeste des qualités musicales et vocales exceptionnelles. Grâce à l’implication totale et passionnée de son directeur artistique, ce chœur multiple est capable d’aborder les répertoires les plus divers avec une justesse, une précision, une cohésion et tout simplement une musicalité dignes des plus grands ensembles internationaux équivalents. Comme on a pu le constater une fois encore lors de ce concert du 2 décembre, la fraîcheur de ces voix juvéniles confère aux pièces interprétées un charme irrésistible.

La Maîtrise pendant A Ceremony of Carols, de Benjamin Britten – Photo Classictoulouse –

La première partie de cette nouvelle rencontre avec le public est consacrée à la célèbre Ceremony of Carols du Britannique Benjamin Britten. Cette œuvre pour chœur d’enfants à trois voix, solistes et harpe est constituée de onze parties. Elle s’ouvre sur une Procession et se referme sur une Recession pendant lesquelles les choristes entrent en scène et en sortent tout en chantant et défilant. On ne sait qu’admirer le plus de la limpidité du chant, de sa précision, de la conviction de chacun et chacune, du bonheur de chanter qui se lit sur tous les visages… Un grand bravo aux jeunes chanteuses solistes auxquelles sont réservés certains épisodes. Soulignons également la beauté et la virtuosité des interventions de la harpe tenue par Dominique Piussan, doigts d’acier et finesse du jeu, notamment dans l’Interlude qui lui est réservé. Chaque épisode est habilement caractérisé sous la direction expressive et efficace de Mark Opstad.

La deuxième partie de cette soirée constitue une présentation du nouvel album. Dans une vidéo de promotion, Mark Opstad évoque les deux grandes œuvres enregistrées, la Messe pour double chœur de Frank Martin et le Requiem de Maurice Duruflé dont les deux solistes vocaux sont Juliette Mey et Alain Buet. On apprend ainsi que l’enregistrement a eu lieu au Temple des Salins, bénéficiant ainsi du bel orgue de Jean Daldosso. Quelques extraits sont diffusés en guise d’avant-première. Le lancement commercial de l’album est prévu pour le mois de février 2023.

La Maîtrise au complet pour les Chants de Noël – Photo Classictoulouse –

Dans la dernière partie de la soirée la Maîtrise se consacre au très attendu répertoire de chants de Noël. Au-delà de quelques traditionnels comme Silent Night ou Jingle Bells, spécialement arrangés, on peut y distinguer des pièces signées Arvo Pärt, Jonathan Dove, David Willcocks ou John Rutter. On remarque la présence de Carol of the bells, un Noël ukrainien de Leontovich, un geste de soutien en direction d’un pays en souffrance. La concert se conclut sur Tomorrow shall be my dancing day de John Gardiner avec le piano, joué par Mark Opstad, ainsi qu’une caisse claire et un tambourin tenus par deux des jeunes choristes.

Rappelons que la revue l’American Record Guide a estimé que « …il n’y a probablement rien que ce chœur ne pourrait chanter, et ce, superbement bien… ». Ce soir-là, le public, légitimement enthousiaste, a pensé la même chose et l’a bruyamment manifesté !

Serge Chauzy

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