Le jeudi 4 décembre prochain, le chef américain Ryan Bancroft retrouve l’Orchestre national du Capitole en compagnie du grand violoniste français Renaud Capuçon dans un programme musical plein de surprises et de contrastes. La musique de Maurice Ravel, dont on célèbre cette année les 150 ans de la naissance, cohabite avec un répertoire américain dans toute sa richesse et sa diversité.
Les 5 et 6 novembre dernier, Ryan Bancroft avait remplacé, à la tête de l’Orchestre national du Capitole, le directeur musical de l’orchestre, Tarmo Peltokoski, empêché par un problème de santé. Il avait dirigé avec succès le Concerto pour piano n° 2 de Rachmaninov (soliste Roma Borisov) et le grand poème symphonique Les Planètes de Gustav Holst.

Il revient donc à Toulouse avec Renaud Capuçon qui sera le soliste d’une partition rare, bien que signée Maurice Ravel. Il s’agit d’un de ses chefs-d’œuvre de musique de chambre, sa célèbre Sonate pour violon et piano, jouée cette fois dans une version orchestrée par le compositeur français Yan Maresz. Le deuxième mouvement, Blues, illustre la fascination opérée par les musiques découvertes par le compositeur lors d’une tournée américaine. Maresz, amoureux de la musique de Ravel, a privilégié un orchestre de chambre, dans le droit fil d’œuvres comme la Pavane pour une infante défunte ou Le Tombeau de Couperin. La partie de piano est confiée à l’orchestre tandis que la partie de violon reste quasiment identique à celle de l’œuvre originale. On ne saurait rêver meilleur créateur que le violoniste Renaud Capuçon, à la sonorité claire et timbrée « typiquement » française.

Trois œuvres de compositeurs américains des XXème et XXIème siècles complètent ce programme. De Caroline Shaw, compositrice née en 1982, l’orchestre jouera en ouverture la pièce intitulée Entr’acte (2017). Les habitués des concerts des Clefs de Saint-Pierre ont entendu la version de chambre de cette partition lors de la soirée du 13 octobre dernier. Rappelons qu’elle s’inspire de l’un des mouvements du Quatuor opus 77 n°2 en fa majeur de Haydn, précisément le Trio de son Menuetto. C’est donc la version symphonique d’Entracte qui sera jouée le 4 décembre.
Deux autres œuvres du répertoire de l’« avant-garde » américaine seront présentées. De John Cage (1912-1992) l’audacieuse pièce de 1952 intitulée 4’33, souvent décrite comme « quatre minutes trente-trois secondes de silence », sera exécutée. Elle est en fait constituée des sons de l’environnement que les auditeurs entendent ou produisent lorsqu’elle est interprétée…
Enfin, Harmonielehre, composition écrite en 1985 par le compositeur américain John Adams complètera ce programme. Le titre de cette partition, pouvant se traduire par Étude de l’Harmonie est également le titre d’un livre d’Arnold Schoenberg auquel elle rend hommage. Il s’agit d’une allusion à la combinaison des principes harmoniques de Schoenberg avec ceux du minimalisme.
Serge Chauzy
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