Captée en live à l’Opéra de Paris en 2002, cette interprétation vaut par bien des points. Le premier est certainement la mise en scène de Robert Carsen. Sur la thématique du théâtre dans le théâtre, il nous livre une vision monumentale utilisant toutes les ressources techniques de l’Opéra Bastille. Sur scène, deux monstres incroyables. Les diaboliques de Bryn Terfel sont littéralement ébouriffants de présence, de toxicité et…de splendeurs vocales. Grandiose ! A ses côtés, il ne fallait pas moins d’une autre pointure dramatique gigantesque pour exister. C’est le cas de l’Hoffmann de Neil Shicoff. S’il faut admettre que la voix est alors à son crépuscule, comment ne pas être sidéré par l’énorme densité d’un personnage alliant le poète maudit à l’épave alcoolique ? Inimaginable !Désirée Rancatore (Olympia), Béatrice Uria-Monzon (Giulietta) et Ruth Ann Swenson (Antonia) complètent à la perfection une distribution hors pair placée sous la direction de Jésus Lopez-Cobos.Les phalanges de l’Opéra de Paris, dans leur arbre quasi généalogique, sont superbes de rondeur et de couleurs.
