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Dans le cœur toxique du Moyen Orient

Olivier Descosse - Photo: Bruno Lévy

Le dernier opus d’Olivier Descosse creuse le sillon des violences faites aux femmes. Après avoir confié ses enquêtes policières de Peurs en eau profonde et du Cirque du Diable à Chloé Latour, l’auteur ne pouvait mieux faire que de placer cette Commandante de la Crim de Marseille au cœur de son nouveau thriller.

En liminaire au Prologue de son roman, Olivier Descosse dispose une phrase signée de l’écrivain russe Fiodor Dostoïevski (1821-1881) : On compare la cruauté de l’homme à celle des fauves, c’est faire injure à ces derniers.

Le ton est donné d’autant que les six premières pages de ce livre sont terrifiantes et vous condamnent derechef à ne plus lâcher des mains cette histoire au suspense complétement addictif. Olivier Descosse, Marseillais de naissance, est non seulement l’auteur d’une quinzaine de romans mais il est aussi avocat en activité. Ce métier le met professionnellement en situation de défendre les droits musicaux de producteurs et d’artistes de rap. Vivant en proximité de l’univers parallèle des narcotrafiquants, il ne lui restait plus qu’à conjuguer de façon romanesque ces milieux pour le moins interlopes et nous livrer cette Heure des fauves qui nous entraîne, des cités chaudes de Marseille aux déserts d’Arabie saoudite, de Dubaï aux îles turques, au cœur de l’innommable.

Mais ce n’est pas tout. Ces féminicides qui s’empilent sur le bureau de Chloé réveillent en elle une fracture aussi secrète qu’intime et douloureuse.

Les fous de Dieu et les Princes de l’or noir ne pourront rien contre la détermination de Chloé et de son adjointe, la sulfureuse Nabilla.

Le romancier atteint ici des sommets dont le lecteur a quelques peines à redescendre.

En 2024, Olivier Descosse a reçu le Prix de l’Evêché, petit frère du Prix du Quai des Orfèvres. C’est un jury de flics qui les décerne. Et ils savent de quoi ils parlent…

Robert Pénavayre

« L’Heure des fauves » Olivier Descosse – XO Editions – 496 pages – 21,90€

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