Années 50/70 du siècle dernier, la CIA finance des expériences secrètes qui ont abouti au plus grand scandale qu’ait connu cette institution, entraînant au passage la démission de son directeur. Ces expériences consistaient à soumettre des cobayes humains à des techniques de manipulation psychique afin d’effacer leur mémoire et de les reconstruire de manière précise. Morts et gravement blessés psychologiquement se sont accumulés jusqu’à la révélation de cette opération dans la presse américaine. S’inspirant de cette page plus que sombre des services secrets de l’Oncle Sam, Olivier Merle transpose les événements en France et nous met en présence d’un nouveau tandem de policiers, le commissaire Becquedot et son adjoint Piquemal. Une troisième personne, journaliste de son état, Svetlana, vient se greffer, de force, à ces flics car elle a été le témoin d’un meurtre. Alors que Svetlana tente tant bien que mal de colmater des souvenirs personnels douloureux, alors qu’elle a une hyper mémoire pathologique, les meurtres s’additionnent jusqu’à toucher son petit ami. Cette exilée du régime poutinien décide d’aller plus loin que les policiers pour trouver le coupable de ces assassinats sanglants. Sa recherche, plus que téméraire, l’emmène du côté d’une clinique que finance son grand-père milliardaire, exilé lui aussi. Dans le somptueux manoir où l’homme vieillit doucement, entouré d’un personnel totalement dévoué, une sombre machination s’est pourtant introduite.
C’est toujours un grand plaisir d’ouvrir un livre d’Olivier Merle car l’on sait, par avance, combien ses romans sont, non seulement informés, mais aussi combien sa licence romanesque est capable de nous entraîner très loin dans les pires affects de notre humanité. Un nouvel opus qui ne trahit pas nos attentes.
Robert Pénavayre
« La Chambre des Ombres » Olivier Merle – XO Editions – 416 pages – 20,90€
